Un peu d’histoire
À Noël 2015, on pourra voir sur les écrans de cinéma du Québec un film de Jean-Philippe Duval ayant pour titre « Chasse-galerie ». Ce film s’inspire de la célèbre légende publiée une première fois en 1891 par Honoré Beaugrand (1848-1906) originaire de Lanoraie. Ce dernier, en plus d’être maire de Montréal en 1885, fut un journaliste, un propriétaire de journaux aussi bien aux États-Unis qu’au Québec et un écrivain dont les récits ont pour cadre les endroits familiers de son enfance, notamment Lavaltrie. Dans La Chassegalerie, Beaugrand raconte l’histoire de huit bûcherons d’un chantier dans la Gatineau qui vont passer un pacte avec le Diable pour pouvoir, en plein hiver, se déplacer dans les airs en canot d’écorce afin de rejoindre leurs épouses ou leurs « blondes » à Lavaltrie pour boire et danser la veille du Jour de l’an 1858. Si l’aller s’effectua sans incident, le voyage de retour des bûcherons ne fut pas de tout repos puisqu’ils étaient « tous saouls comme des givres ». Après avoir évité avec leur canot la croix d’un clocher, ils devaient heurter la tête d’un pin et nos joyeux fêtards perdirent alors le contrôle de leur embarcation pour se retrouver enfoncés jusqu’au cou dans un banc de neige près de leur chantier. On les retrouva le lendemain en pensant qu’ils avaient été simplement victimes d’une bonne « cuite ».
Saviez-vous que…
Alors qu’il est aux États-Unis, Honoré Beaugrand publie en 1878 à Fall River (Massachusetts) un roman intitulé Jeanne la fileuse. Épisode de l’émigration francoaméricaine aux États-Unis. Ce roman raconte l’histoire d’amour entre Pierre Montépel de Lavaltrie qui devait voir sa fiancée, Jeanne Girard, s’expatrier aux États-Unis. Celle-ci se trouva un emploi dans les manufactures de coton de Fall River, d’où son nom de « Jeanne la fileuse ». Pierre Montépel, qui n’avait pas l’intention de s’établir aux États-Unis, ira la chercher pour la ramener à Lavaltrie. Beaugrand voulait ainsi, semble-t-il, encourager le rapatriement de milliers de Franco-Américains. Soulignons qu’environ 900 000 canadiens-français ont quitté le Québec pour les États-Unis au cours de la période 1830-1930.