Ça s’est passé à Lavaltrie en décembre…
1765 (30 décembre)
Décès à Montréal de Pierre Margane de Lavaltrie, âgé de 87 ans, chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis. Il laisse dans le deuil sa fille Louise-Jeanne (connue aussi sous les prénoms de Marie-Louise) qui hérite du tiers de la seigneurie et son fils Pierre-Paul Margane de Lavaltrie qui hérite des deux tiers de la seigneurie.
1780 (7 décembre)
Inhumation dans l’église sous le banc seigneurial de Marie-Élisabeth de Ramezay, épouse de feu Louis LaCorne de Chapt, capitaine d’un détachement de la Marine, chevalier de Saint-Louis et seigneur de Terrebonne. Elle est la belle-mère de Pierre-Paul Margane de Lavaltrie.
1781 (18 décembre)
Aveu et dénombrement de Pierre-Paul Margane de Lavaltrie, écuier, seigneur de Lavaltrie et de Terrebonne, présenté à Frédéric Haldimand gouverneur de la province de Québec (15 pages).
Pierre-Paul Margane de Lavaltrie déclare que la seigneurie de Lavaltrie appartient également à sa soeur Louise Margane de Lavaltrie alors qu’une partie de la seigneurie de Terrebonne a été léguée à son épouse Marie Duchapt de Lacorne.
La seigneurie de Lavaltrie fait un lieu et demi de front sur dix lieues de profondeur, tenant d’un côté à la seigneurie de Lanauraye et de l’autre à la seigneurie de Saint-Sulpice, par devant au fleuve St-Laurent et par derrière aux terres non concédées. On y trouve aussi « un domaine établi avec deux églises dont une en pierre de quatre vingt pieds de longueur sur quarante deux de largeur, et une autre concession d’un presbitère de pièces sur pièces de trente trois pieds de longueur sur autant de largeur et un manoir seigneurial de quarante deux pieds de longueur sur trente un de largeur ». Le domaine seigneurial fait 140 arpents comprenant aussi deux granges. Pierre-Paul Margane de Lavaltrie indique de plus qu’il possède un moulin banal. Les droits, privilèges et prérogatives de Pierre-Paul Margane de Lavaltrie, à titre de seigneur, sont de rendre la « haute, moienne et basse justice » avec droit de pêche, de chasse et de traite avec les sauvages.
1790 (3 décembre)
Devant le notaire Faribault père de L’Assomption, Louise-Jeanne Margane de Lavaltrie décide de donner sa part de la seigneurie à son frère Pierre-Paul en contrepartie d’une rente viagère payable jusqu’à son décès par M. de Lavaltrie ou ses successeurs; Mlle de Lavaltrie se réserve toutefois la plus petite des deux îles de Lavaltrie dans le fleuve, vis-à- vis le moulin de Lavaltrie.
1814 (8 décembre)
Naissance à Lavaltrie de Joseph Etu, fils de Pierre Etu et de Marie Laporte. Il épouse le 21 janvier 1840 à Repentigny Esther Hénaut-Deschamps, fille de Jean-Baptiste Eno-Deschamps et de Desanges Longpré. Joseph Etu, cultivateur et hôtelier, est d’abord capitaine de milice de Repentigny avant de devenir son huitième maire. Il est élu maire de Repentigny par acclamation le 5 février 1877. Il occupe cette charge municipale jusqu’au 23 janvier 1880, alors qu’il est remplacé par Joseph Grenier. Joseph Etu, veuf d’Esther Deschamps, se remaria à Saint-Jacques de Montréal le 12 octobre 1875 avec Marguerite Dupuis, veuve de Joseph Lacroix. Joseph Etu fut inhumé à Repentigny le 8 février 1896.
1822 (22 décembre)
Inhumation de Joseph Bruno âgé de 1 mois et demi, décédé le 20 septembre 1822. Il s’agit d’un enfant de parents inconnus et, selon l’acte de sépulture, son parrain est Jos.Robillard et la marraine Rosalie Roy dite Desjardins, soit la mère de Rosalie Cadron dit St-Pierre qui fondera l’Institut des Sœurs de la Miséricorde dédié à la protection des filles-mère.
1822 (27 décembre)
Décès à l’Assomption de Louise-Jeanne Margane de Lavaltrie. Âgée de 89 ans 4 mois et 18 jours, elle est inhumée à Lavaltrie le 30 décembre 1822 dans l’église de cette paroisse. Elle décède célibataire. Mais elle a connue à l’âge de 73 ans l’abbé René-Pierre Joyer, originaire de France et alors curé de Saint-Sulpice. Très vite va s’établir entre Louise et son directeur spirituel une complicité qui va se manifester par un échange assidu de lettres qui va s’échelonner de 1809 jusqu’à son décès en 1822. On constate à la lecture de ces lettres conservées par Louise-Jeanne et retrouvées dans la Collection Baby de l’Université de Montréal un rapprochement constant entre les deux parties qui souhaitent se retrouver plus intimement dans l’éternité. L’auteur Georges Aubin a publié les lettres de l’abbé Joyer dans son livre intitulé Lettres d’amour à Mademoiselle de Lavaltrie 1809- 1822 (L’Assomption, Éditions Point du jour, 2014, 235 p.).
Avec le décès de Louise-Jeanne Margane de Lavaltrie disparaît le patronyme d’une famille de militaires qui s’est illustrée dans l’histoire de la Nouvelle-France.
1848 (19 décembre)
Naissance de Joseph Giguère, fils de Jérémie Giguère et d’Émilie Hétu. Il étudie au Collège de l’Assomption (1863-1872; 32e cours). Après avoir été ordonné prêtre le 28 octobre 1875, il est professeur de philosophie au Collège de l’Assomption de 1875 à 1881. En 1881, il reçoit un diplôme de maître-ès-arts de l’Université Laval. Puis, il est curé de Montebello du 29 octobre 1887 jusqu’à sa démission dans la controverse en 1892 selon Michel Chamberland (Histoire de Montebello 1815-1928, Montréal, Imprimerie des sourds-Muets, 1929, p. 249-254). Il est aussi le curé de Sainte-Dorothée (1892-1896) et de L’Assomption de 1896 à son décès survenu le 27 décembre 1909. La Semaine religieuse de Montréal (17 janvier 1910, 28e année, vol. 50, no 3, p. 39-43) a fait l’éloge du défunt et souligné que des funérailles solennelles ont été célébrées par l’Archevêque de Montréal et l’Évêque de Joliette. Le lendemain, soit le 30 décembre 1909, des funérailles ont eu lieu également dans l’église de Lavaltrie présidées par l’abbé Romuald Hétu, son parent et ami de vieille date. Le corps de l’abbé Giguère a été inhumé dans le lot de son père au cimetière paroissial. Enfin, mentionnons que son nom apparaît dans la liste des bienfaiteurs du Collège de l’Assomption.
1849 (6 décembre)
Naissance à Lavaltrie de Ambroise Romuald Hétu, fils de Jean-Baptiste Hétu, premier maire en 1855, et de Marie-Louise Griveau dit Boisjoli. Il étudie au Collège de l’Assomption (1864-1873; 33e cours). Ordonné prêtre le 27 mai 1877, Romuald Hétu devient préfet de discipline au Collège de l’Assomption de 1876 à 1881. Puis il est nommé le 2 mai 1888 curé de Sainte-Agathe-des-Monts avant d’être appelé à prendre charge de la paroisse de Sainte-Scholastique où il exerce son ministère pendant 27 ans, soit de 1889 à 1916. Gille Boileau, dans son livre intitulé Mirabel en histoire (Québec, Les éditions du Septentrion, 2009, p. 389), a rapporté que si le curé Hétu n’était pas opposé en principe à la construction d’une glissoire, il ne voulait pas entendre parler de la réunion des deux sexes pour « glisser à deux ». Que les deux sexes glissent séparément; cela se passait en 1895. O tempora, o mores! Le curé Romuald Hétu est décédé au Collège de l’Assomption le 17 janvier 1931 et il fut inhumé dans la crypte du Collège, privilège réservé aux bienfaiteurs de cette institution.
1886 (18 décembre)
Naissance à Lavaltrie de Georges-A. Forest, fils d’Antoine Forest et d’Albina Lacombe, la sœur du Dr Georges-Albini Lacombe. Nous retrouvons des renseignements sur la carrière du Dr Forest dans les Biographies Canadiennes-Françaises publiées par J.-A. Fortier en 1920 (tome 1), à la p. 184 (avec photo). On mentionne qu’il suivit le cours de l’École Normale Jacques-Cartier, à Montréal, avant d’entreprendre des études de médecine à la Succursale de l’Université Laval à Montréal. Il est admis à la pratique de la médecine en juin 1910 et collabore avec les Sœurs de la Miséricorde. On ajoute :
« Une particulière inclination le portant vers les œuvres de philanthropie et d’assistance, il s’intéressa bientôt professionnellement à l’Hôpital de la Miséricorde. Il fut adjoint au personnel médical de cette institution, et devint directeur de la Crèche des enfants-trouvés et directeur de la clinique d’obstétrique de la Miséricorde, position è laquelle l’avaient exceptionnellement préparé un cours spécial en gynécologie et obstétrique qu’il avait suivi au Post Graduate Hospital de New York. Professeur agrégé à la chaire d’obstétrique de l’Université de Montréal. Assistant à la clinique d’accouchement de l’Hôpital de la Miséricorde. »
Le Dr Georges-A. Forest a épousé le 22 juin 1911 à La Prairie (Notre-Dame-de-La Prairie-de-la-Madeleine) Ida Hébert, fille de François-Xavier Hébert et de Rose-Delima Demers, et ils furent les parents de trois enfants. La famille passait ses étés à Saint-Sulpice. Le Dr Forest est décédé le 31août 1940 à la suite d’une crise cardiaque; ses funérailles eurent lieu en l’église Saint-Jacques de Montréal.
1898 (6 décembre)
Naissance à Lavaltrie de Florent Bourgeault qui est baptisé sous les prénoms de « J. Florent Antoine » le 7 décembre 1898; il est le fils de Florent Bourgeault, cordonnier, et de Lidia Pelletier mariés à Lavaltrie le 23 novembre 1897. Il est aussi le petit-fils de Victor Bourgeault, menuisier sculpteur, époux d’Adèle Rivière, maire de Lavaltrie de 1862 à 1864.
Florent Antoine étudie au Collège de Montréal (1913-1915) alors qu’il est dit de Montréal. On trouve dans Centenaire de Ste-Julie de Verchères, Le plateau de la Rive Sud 1852-1952 la courte biographie suivante avec sa photo :
« Il fit ses études classiques au collège Sainte-Marie et sa théologie au Grand Séminaire de Montréal. Le 6 juin 1925, il était ordonné prêtre. Il fut professeur au Séminaire de Saint-Jean 1925-1940, puis vicaire à Verchères et à Notre-Dame-Auxiliatrice 1940-1942. Le 26 avril 1942, il prenait possession de la cure de Sainte-Julie, il ne restera que six mois à ce poste, la maladie l’oblige à se retirer en octobre de la même année. Après un an de repos, il est nommé vicaire à Notre-Dame-Auxiliatrice en septembre 1943. Il fut curé de Saint-Paul de 1944 à 1946, à cet endroit également il doit de nouveau se retirer à cause de maladie. En 1948, son évêque lui confiait la cure de Saint-Isidore où il restera deux ans. La maladie a durement éprouvé ce prêtre et il est présentement en repos. »
Il semble bien que l’abbé Bourgeault soit décédé après 1950, mais nous ne connaissons pas sa date de décès.
1910 (31 décembre)
Le samedi vers midi, alors qu’il fait un froid très intense et que le curé Bruyère se trouve à l’église, un incendie se déclare dans le sous-sol du presbytère en raison, semble-t-il, d’un poêle surchauffé. Ce presbytère, construit en 1885, est une perte totale, y compris une somme de 400 $. La valeur du presbytère est d’environ 5 000 $ et les pertes mobilières sont estimées à 2 000$, alors que les assurances ne couvrent que 2 000 $ de perte. Le Dr Siméon Martineau, qui habite près du presbytère (aujourd’hui la Galerie Archambault), sauve les registres de baptêmes, de mariages et de sépultures; le reste des archives paroissiales fut perdu. Les paroissiens vont décider de construire un nouveau presbytère en brique. Les travaux seront terminés le 7 octobre 1911 et auront coûté 6 060 $. C’est le presbytère actuel qui a été acquis par le Village de Lavaltrie au mois de mars 1998 dans le cadre d’un bail emphytéotique.
1915 (3 décembre)
Naissance à Lavaltrie de Paul-Émile Pelletier, fils de Lionel Pelletier et de Rose-Alma Hétu qui furent les parents de quinze enfants dont quatre prêtres et trois sœurs. Ces derniers ont reçu en 1955 la médaille « Pro Ecclesia et Pontifice » remise par le Pape Pie XII.
Le R. P. Paul-Émile Pelletier retient davantage notre attention. Il entreprend en 1927 des études classiques au Collège de l’Assomption (95e cours) pour devenir éventuellement prêtre
appartenant à la communauté des Oblats de Marie Immaculée. C’est à la Cathédrale d’Ottawa, le 21 septembre 1940, que Paul-Émile Pelletier est ordonné prêtre par Mgr Alexandre
Vachon. Après l’obtention en 1945 d’une maîtrise en Sciences sociales de l’Université Laval, le Père Pelletier consacre sa vie à la Jeunesse ouvrière catholique et au Service d’orientation
des foyers. Interpellé par les conflits qui peuvent frapper les couples, il invente notamment les fameuses soirées d’amour (conférences données au couples) dans une quarantaine de
paroisses de la région de Montréal. Le Père Pelletier décède le 6 novembre 1985 et on a écrit lors du décès de ce conférencier hors pair (Le Devoir, lundi 9 décembre 1985, p. 6) que : « Paul-Émile a été de la race des constructeurs, des défricheurs qui ont permis de faire naître de grandes choses et de grands mouvements ». Le Père Alphonse Nadeau a consacré un livre à la vie de son confère (Alphonse Nadeau, Paul-Émile Pelletier, Oblat de Marie immaculée, Montréal, Éditions Paulines, 1986, 173 p.).
Source: « LE LAVALTRIE D’AUTREFOIS » (1665-1972) CHRONOLOGIE HISTORIQUE ET PHOTOS ANCIENNES
par Me JEAN HÉTU, Ad. E. Président de la Société d’histoire et du patrimoine de Lavaltrie.