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Ça s’est passé à Lavaltrie en octobre…

 

1672 (29 octobre) L‘intendant Jean Talon accorde à Séraphin Margane de Lavaltrie, une importante concession de terre sur les rives du fleuve Saint-Laurent. Il s’agit de « la quantité d’une lieue et demie de terre de front sur pareille profondeur, à prendre sur le fleuve Saint-Laurent, bornée d’un costé les terres appartenans au séminaire de Montréal [Saint-Sulpice], et de l’autre celles non concédées [Lanoraie], par devant le dit fleuve, et par derrière aux terres non concédées, avec les deux islets qui sont devant la dite quantité de terre et la rivière S-Jean comprise; pour jouir de la dite terre en fief et seigneurie et justice, luy, ses hoirs et ayant cause ».  Les conditions imposées par l’intendant à Margane de Lavaltrie sont semblables à celles que la Couronne exige de tout concessionnaire de seigneurie à cette époque, soit: faire acte de foi et hommage au château Saint-Louis, à Québec (i.e. se déclarer vassal du Roi); tenir ou faire tenir feu et lieu sur sa concession (i.e. l’habiter et voir à ce que ses censitaires fassent de même); réserver au Roi le bois de chêne pour la construction des vaisseaux; donner avis au Roi ou à la Compagnie royale des Indes Occidentales des mines et minéraux trouvés dans la seigneurie; enfin permettre les chemins ou passages nécessaires. L’année 1672 marque donc une étape très importante pour le développement de la Nouvelle-France puisque quarante-six seigneuries sont concédées dont plusieurs le long du fleuve Saint-Laurent.

La « lieue » est une ancienne unité de mesure française qui correspond à :

84 arpents   15,120 pieds   4,9 km   840 perches   4,911.5 mètres   16,114 feet (mesure anglaise)   3.05 miles (mesure anglaise)

1674 (30 octobre) Concession devant le notaire Frérot de Lachesnaye d’une terre située en la seigneurie de Lavaltrie par Séraphin Margane, écuyer et seigneur de Lavaltrie et lieutenant dans le régiment d’infanterie, demeurant en sa seigneurie de Lavalterie, à Gabriel Gibaud dit Poitevin.

1704 (1er octobre) Naissance à Lavaltrie de Joseph Deguire dit Desrosiers, fils de Pierre Deguire dit Desrosiers et de Jeanne Blet (Belet, Blette). Il sera toutefois baptisé à Contrecoeur le 1er novembre 1704. Le Dictionnaire biographique du Canada (vol. IV, de 1771 à 1800) a fait la biographie de Joseph Deguire dit Desrosiers qui s’établit à Saint-Michel-d’Yamaska où il sera nommé en 1737 capitaine de milice. De plus, le 4 septembre 1751, le gouverneur La Jonquière et l’intendant Bigot lui accordera la concession de la seigneurie de la Rivière-David, appelée aussi Saint-Joseph ou Deguire.

1732 (04 octobre) Mariage de Pierre Margane de Lavaltrie, âgé de 54 ans, fils de Séraphin Margane de Lavaltrie et de Louise Bissot, et de Louise Charlotte d’Ailleboust d’Argenteuil, âgée de 27 ans, fille de Pierre d’Ailleboust d’Argenteuil et de Marie-Louise Denys de La Ronde. Ajoutons qu’un autre frère de Pierre d’Ailleboust d’Argenteuil, soit Paul d’Ailleboust de Périgny, avait épousé Louise Margane, sœur de Pierre Margane de Lavaltrie. En d’autres mots, Pierre Margane de Lavaltrie a épousé la nièce par alliance de sa sœur Louise Margane.

Ajoutons que Louise Charlotte d’Ailleboust, épouse de Pierre Margane de Lavaltrie, est la sœur de Jean d’Ailleboust d’Argenteuil mieux connu sous le nom du Chevalier d’Ailleboust qui sera inhumé le 11 janvier 1785 sous l’église de Lavaltrie.

1757 (24 octobre) Naissance à Lavaltrie de Marie-Louise Lévesque (ou Lévêque) du mariage de Charles Lévesque, originaire de La Rochelle, et d’Élizabeth Bériau. Marie-Louise Lévesque entre à l’Hôtel-Dieu de Montréal pour devenir une religieuse de la Communauté des Sœurs Hospitalières de Saint-Joseph. Elle devient, en 1815, la 22e supérieure de la Communauté et de l’Hôtel-Dieu de Montréal fondé par Jeanne Mance en 1642. Plus précisément, Sœur Lévesque est la mère supérieure du 9 juillet 1815 au 9 juillet 1821. Elle décède le 23 avril 1823, âgée de 65 ans dont 42 en religion.

1789 (25 octobre) Inhumation de Jean-Baptiste Boudeville (Bouteville), décédé avant-hier, âgé de 84 ans. Il semble avoir été le premier bedeau de la paroisse et c’est pour cette raison qu’il est inhumé sous l’église près de clocher. Il apparaît comme le conjoint de Louise Thie lors de l’inhumation le 29 décembre 1746 à Lavaltrie de leur fille Josephte Bouleville (sic) âgée de 11 ans.

1792 (22 octobre) Mariage à Lavaltrie de Suzanne-Antoinette Margane de Lavaltrie, fille unique de Pierre-Paul Margane de Lavaltrie, avec Charles-Gaspard Tarieu Taillant de Lanaudière, né à Québec le 9 septembre 1769, fils de Charles-François Tarieu de Lanaudière et de Marie-Catherine Le Moyne de Longueuil.

1842 (30 octobre) Bathélemy Joliette prépare une requête en vue de former une nouvelle paroisse religieuse sur la partie de la Seigneurie de Lavaltrie qui appartient par succession à son épouse Marie-Charlotte Tarieu de Lanaudière. Cette nouvelle paroisse est détachée en partie de la paroisse de Saint-Paul-de-Lavaltrie et porte le nom de paroisse Saint-CharlesBorromée du Village d’Industrie. Son érection canonique est en date du 23 décembre 1843. Puis, le 1er juillet 1845 il y a la création de la Municipalité de paroisse de Village d’Industrie. Cette dernière municipalité est abrogée le 1er septembre 1847 pour être remplacée le 1er juillet 1855 par la Municipalité de paroisse de Saint-Charles-Borromée du Village d’Industrie. Ce village va devenir le 1er janvier 1864 la Ville de Joliette, du nom de son fondateur décédé le 21 juin 1850.

1867 (9 octobre) Naissance à Lavaltrie de Louis-Alphonse Lacombe. Il est le fils de Narcisse Lacombe et de Caroline Pelletier; il est donc le frère du Dr Georges-Albini Lacombe. Il étudie au Collège de l’Assomption (1880-1886; 49e cours) et au Séminaire de Joliette. En 1891, il est autorisé à suivre les cours de l’École de médecine et de chirurgie de Montréal (Faculté de médecine de l’Université Laval à Montréal). Admis à la pratique de la médecine en 1892, il exerce sa profession à Montréal dont trente-trois ans au Service d’hygiène de la Ville de Montréal.
Le Dr Alphonse Lacombe est décédé dans la paroisse de l’Immaculée-Conception à Montréal le 14 octobre 1927 à l’âge de 60 ans. On le dit, au moment de son décès « chevalier de colomb, juge de paix pour la Ville de Montréal, membre des Forestiers catholiques, des Artisans canadiens-français, de l’Alliance Nationale, de l’Ordre canadien des amis choisis ». Il a été aussi commissaire d’écoles du Village de Delorimier avant son annexion à la Ville de Montréal en 1909. Son épouse, Élodie Cusson, son fils Ernest et sa fille Denise lui survécurent. Le Dr Lacombe est inhumé le 17 octobre 1927 au cimetière Note-Dame-des-Neiges. Son épouse, Élodie Cusson, décédée le 23 octobre 1928 à l’âge de 59 ans, est inhumée au même endroit le 26 octobre 1928.

1876 (5 octobre)
Devant le notaire A. Magnan de Joliette, Peter Charles Loedel et son épouse Marie-Antoinette Tarrieu Taillant de Lanaudière vendent à J. Édouard Mousseau, cultivateur de Lavaltrie, une île située dans le fleuve Saint-Laurent vis-à-vis le moulin à farine. Cette île avait été cédée à Marie-Antoinette par sa mère Suzanne-Antoinette Margane de Lavaltrie, veuve de l’honorable Charles-Gaspard Tarrieu Taillant de Lanaudière. La vente à JosephÉdouard Mousseau, au prix de 600 $, est faite sous réserve du droit de chasse de CharlesBernard-Henri Leprohon, député shérif du district de Joliette et également seigneur de Lavaltrie.
L’île est connue par la suite comme étant l’île Mousseau et va appartenir à cette famille pendant plus d’un siècle avant d’être vendue, le 9 juillet 1985, par Guy Mousseau (propriétaire de 24 arpents) et Marguerite Mousseau (propriétaire de 13 arpents) au gouvernement fédéral pour en faire un site protégé et considéré comme un sanctuaire d’oiseaux. Le prix de vente est fixé à 500 $ l’arpent.

1883 (18 octobre)
Naissance à Lavaltrie de Trefflé Lacombe, fils de Jean Lacombe et d’Arthémise Robillard, institutrice. Après avoir étudié la cordonnerie dès l’âge de 15 ans, Trefflé Lacombe quitte son village natal pour aller travailler dans diverses manufactures de Montréal entre 1899 et 1905 et même pour faire un séjour aux États-Unis. Il revient à Montréal en 1907 et s’intéresse à la construction et à l’immeuble. Très actif dans l’Est de Montréal, il est marguillier de la paroisse Sainte-Marguerite-Marie, directeur de la Ligue des propriétaires de Montréal (secteur Est), président de la Société Saint-Jean-Baptiste et de la Saint-Vincent-de-Paul. Lors des élections municipales à Montréal le 9 avril 1934, il est élu conseiller municipal pour le quartier Bourget. Réélu à l’élection du 15 décembre 1936, il est nommé membre du comité exécutif de la Ville de Montréal dans l’administration du maire J.-Adhémar Raynault. C’est également en 1936 que Trefflé Lacombe propose, mais sans succès, la création d’une loterie qui pourrait rapporter des millions de dollars à la Ville de Montréal (Jean Drapeau va reprendre son idée plus tard).
Aux élections du 12 décembre 1938, Trefflé Lacombe est réélu conseiller municipal alors que la population choisit Camilien Houde comme maire de Montréal. Il a épousé, le 7 janvier 1907, dans la paroisse Sacré-Cœur de Montréal, Rose-Alma Hétu, fille de Gilbert Hétu et de Marie-Louise Gervais. Ayant découvert par la suite qu’ils étaient parents au quatrième degré de consanguinité, ils se remarièrent le 28 avril 1917 au même endroit afin de réhabiliter leur mariage. Trefflé Lacombe décède le 11 janvier 1952 et est inhumé dans le cimetière Notre-Dame-des-Neiges. De la douzaine d’enfants qu’il a eus avec Rose-Alma Hétu, deux fils et deux filles survécurent. Quant à cette dernière, elle décède à Montréal le 22 mars 1973 âgée de 87 ans.

1918 (24 octobre)
Avec le retour au pays des soldats qui ont participé à la Première Guerre mondiale, l’épidémie de grippe espagnole qui sera connue comme la « grande tueuse » frappe la province et fait des milliers de morts. On note à Lavaltrie l’inhumation de Philomène Forest décédée le 21 octobre à la suite de cette épidémie; elle est l’épouse de Joseph Nadeau.

1936 (29 octobre)
Le Dr Charles Giguère décède aux États-Unis à la suite d’un accident d’automobile alors qu’il revient de son voyage de noces avec Pauline Martineau. Le Dr Giguère est né à Lavaltrie le 4 septembre 1906 et est le fils de Napoléon Giguère et de Germaine Mousseau. Il fut aussi secrétaire-trésorier de la Paroisse de Saint-Antoine-de-Lavaltrie de 1934 à 1936, tout en cumulant les mêmes fonctions pour les Corporations scolaires de la campagne et du village.

1944 (4 octobre)
Le conseiller municipal du Village de Lavaltrie J. É. Mousseau, appuyé par le conseiller Élisée Boisjoli, propose l’adoption du Règlement numéro 31 qui édicte : que toute personne âgée de 7 ans et plus ne peut circuler dans les limites de la municipalité en costume de bain; que toute personne de sexe féminin de 7 ans et plus ne peut circuler en pantalon, trop ample et trop court, communément appelés « shorts »; que tous les enfants de moins de 14 ans devront être rentrés à la maison à neuf heures du soir et qu’ils ne pourront circuler après neuf heures du soir sans être accompagnés de leurs parents.

1944 (17 octobre)
Fondation de la Caisse populaire Desjardins de Lavaltrie, affiliée le même jour à l’Union régionale de Montréal. Le premier conseil d’administration se compose de : Léo Jussaume, président; Pierre Pelletier, vice-président; Noël Lacombe administrateur; Simon Forest administrateur. Le conseil d’administration nomme Charles Martineau comme secrétairegérant et son épouse, Denise Mousseau, comme assistante. La première Caisse populaire est située derrière le Marché Mousseau et elle abrite également le gérant et sa famille. En 1948, le conseil d’administrateur a même acheté un révolver pour sa sécurité, mais Charles Martineau n’a jamais eu à s’en servir. Une histoire de la Caisse populaire Desjardins de Lavaltrie a été rédigée en 1995 par Michelle Bourdeau et son conjoint Robert Picard.

Source: « LE LAVALTRIE D’AUTREFOIS » (1665-1972) CHRONOLOGIE HISTORIQUE ET PHOTOS ANCIENNES
par Me JEAN HÉTU, Ad. E. Président de la Société d’histoire et du patrimoine de Lavaltrie.