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Ça s’est passé à Lavaltrie en juillet…

1665 (16 juillet)

Débarquent à Québec les premiers chevaux, soit deux étalons et une dizaine de juments. Ils vont constituer ce que nous allons appeler la race des chevaux canadiens qui fait maintenant partie du patrimoine agricole du Québec. Les Amérindiens sont fascinés par la docilité de ces « orignaux de France ». Entre 1665 et 1671, 82 chevaux vont venir en Nouvelle-France. Le cheval canadien se multiplie rapidement. Par exemple, dans l’inventaire des biens qui a suivi en juillet 1727 le décès à Lavaltrie de Marie Loyseau, épouse de Georges Estu dit Lafleur (ancêtre de la famille Hétu), on remarque la présence d’un cheval brun âgé de 18 ans « incommodé d’un pied », d’un cheval au poil rouge de 14 ans et d’un autre cheval de trois ans également au poil rouge. Un siècle après l’apparition des premiers chevaux en Nouvelle-France, soit en 1765, on note la présence de 95 chevaux sur la seigneurie de Lavaltrie. En 1815, il y aura 700 chevaux sur cette seigneurie.

1681 (12 Juillet)

Mgr François de Laval s’arrête à Lavaltrie et en profite pour confirmer: Marie-Madeleine Prunier, 9 ans; Marie-Anne Margane de Lavaltrie, 13 ans; Charles-Séraphin Margane de Lavaltrie, 12 ans; Charle Buret, 15 ans de l’évêché de Paris; et Jean Gibaut, 13 ans, de l’évêché de Poitiers.

1698 (18 Juillet)

Concession devant le notaire Adhémar d’une terre par Séraphin Margane de Lavaltrie à Claude Robillard, ancêtre de cette famille au Québec. Sa concession était située près du fleuve Saint-Laurent.

1701 (10 juillet)

Georges Estu dit Lafleur, ancêtre de la famille Hétu, s’installe sur la seigneurie de Lavaltrie en achetant devant le notaire Adhémar une terre de Nicolas Pion dit Lafontaine et de Jeanne Amyot sa femme. Cette concession de trois arpents de front sur vingt de profondeur est située sur le bord du fleuve Saint-Laurent, entre les concessions de Claude Robillard et de Pierre Le Siège. La concession avait d’abord été accordée verbalement par Séraphin Margane de Lavaltrie à Jean Cherlot dit Desmoulins, un ancien soldat du régiment de Carignan qui l’avait vendue le 15 février 1688 à Nicolas Pion dit Lafontaine.

Puisqu’il n’existait pas de véritable titre de concession pour la terre acquise par Georges Estu dit Lafleur, Louise Bissot, veuve de Séraphin Margane de Lavaltrie, régularise la situation le 10 juillet 1701 devant le notaire Antoine Adhémar.

1780 (20 Juillet)

Inhumation dans le cimetière de Lavaltrie de Quentin Bourgeot, âgé de 72 ans, ancêtre des Bourgeau ou Bourgeault de Lavaltrie, une famille d’artisans menuisiers et sculpteurs. Quentin Bourgeot était le fils de Jean Bourgeot, maître charron en France, et avait épousé à Charlesbourg le 27 novembre 1735 Anne Chamard.

1794 (18 Juillet)

Le Révérend Jacob Mountain, premier évêque anglican de Québec, en passant à Lavaltrie écrit             dans son journal que Lavaltrie est la plus belle seigneurie entre Québec et Montréal.

1831 (4 Juillet)

On assiste à l’érection canonique d’une deuxième paroisse religieuse sur le territoire de la seigneurie de Lavaltrie qui a pour nom Paroisse de Saint-Paul-de-Lavaltrie ou Conversion de Saint-Paul. Ce territoire deviendra également en 1855 la Municipalité de paroisse de Saint-Paul-de-Lavaltrie. C’est aujourd’hui la Municipalité de Saint-Paul.

1850 (4 Juillet)

Naissance à Lavaltrie de Joseph Henry Ovide Douaire de Bondy qui est baptisé sous les prénoms de « Rémi Ovide ». Il est le fils du Dr Agapit Douaire de Bondy (deuxième maire de Lavaltrie en 1858) et d’Adéline Franchère mariés à Berthier le 16 août 1847. Il étudie au Collège de l’Assomption de 1861 à 1868 (31e cours). Puis il poursuit des études de médecine et en 1871-1872 on le retrouve inscrit à l’École de médecine et de chirurgie de Montréal (Faculté médicale de l’Université Victoria). Il épouse en premières noces à Lanoraie le 11 juillet 1871 Amanda Marcotte, fille de Louis Marcotte et d’Hermine Ferland; ils seront les parents de trois fils. Ovide Douaire de Bondy épouse en deuxièmes noces veuve Annette Le Gault. Ovide Douaire de Bondy décède le 26 octobre 1922 à Lynn (Massachusetts) à l’âge de 72 ans. Ayant émigré aux États-Unis, il joua un rôle très important comme médecin et musicien auprès des Franco-Américains. Alexandre Belisle a bien décrit le rôle joué jusqu’en 1911 par Ovide Douaire de Bondy dans son Histoire de la Presse Franco-Américaine (p.240).

1855 (1er Juillet)
Entrée en vigueur de l’Acte des Municipalités et des Chemins du Bas Canada 1855 créant les premières institutions municipales permanentes dans la province. C’est ainsi que sont constituées dans le Bas-Canada 394 municipalités de paroisse ou de township, dont la Municipalité de la paroisse de Saint-Antoine-de-Lavaltrie.
À l’époque, la population élit seulement des conseillers qui doivent choisir parmi eux le maire de la Paroisse. La première session du conseil municipal a lieu le 30 juillet 1855 en présence des conseillers suivants : Jean-Baptiste Hétu, Joseph Griveau dit Boisjoly, Joseph Giguère, Joseph Lacombe, Abraham Lesiège dit Lafontaine, Émile Peltier et Élie Turgeon. Les conseillers choisissent Jean-Baptiste Hétu, capitaine de milice, pour occuper le premier la charge de maire. Ce dernier sera maire pendant plusieurs termes, soit de 1855 à 1858, de 1864 à 1868 et de 1872 à 1876. Ajoutons que le premier conseil municipal nomme le notaire Norbert LeNoblet Duplessis (grand-oncle de Maurice L. Duplessis) secrétaire-trésorier de la municipalité. Depuis Jean-Baptiste Hétu jusqu’au maire actuel Jean Claude Gravel, 45 personnes ont exercé la fonction de maire de la Paroisse, du Village (à compter de 1927) et de la Ville (depuis 2001).

1869 (10 Juillet)

Naissance à Lavaltrie de Télesphore Saint-Pierre, fils de Jean-Baptiste Saint-Pierre, qui fut maire de la paroisse de 1910 à 1911, et d’Exilda Marsan dit Lapierre. En 1872, la famille quitte Lavaltrie pour s’installer à Montréal et, en 1878, elle ira s’établir à Détroit. En 1885, on la retrouve à Walkerville, Ontario. En 1893, la famille Saint-Pierre revient à Montréal pour se racheter une terre à Lavaltie où elle vécut jusque vers 1904. Par la suite, la famille réside tantôt à Montréal, tantôt à Lavaltrie. Entre-temps, Télesphore Saint-Pierre a également fait beaucoup de chemin comme le souligne Alexandre Bélisle dans son Histoire de la Presse Franco-Américaine.

Au moment de son décès survenu le 25 octobre 1912 à l’Hôpital de Saint-Boniface, Manitoba, Télesphore Saint-Pierre est rédacteur du Free Press de Winnipeg. Il laisse son épouse Stéphanie Guérin et trois enfants : deux filles, Louise (Mme Dumontier décédée à Winnipeg et Cazulda célibataire, ainsi qu’un fils Albert décédé célibataire lors de la Première Guerre Mondiale et inhumé en France.

Télesphore Saint-Pierre a également participé à plusieurs reprises à divers congrès réunissant les Franco-Américains. Son dernier texte publié immédiatement après son décès, soit en décembre 1912 dans La Revue Franco-Américaine (t. X, no , p. 90-99), est intitulé « Le nombre de descendants Français aux États-Unis ». Comme on le souligne, dans le même numéro de cette Revue : «St-Pierre appartient tout entier au mouvement Canadien-français développé en dehors de la province de Québec. C’est au sort des siens établis loin de la province-mère, c’est à ses compagnons de voyage, qu’il a consacré toute son attention et tout son dévouement ». Ajoutons que son Histoire du commerce canadien-français de Montréal 1835-1893. Un souvenir (Montréal, Sabiston Litho. And Publishing Co., 1894, 136 p.) a été rééditée par les Éditions Élysée en 1975.

Ajoutons quelques mots sur les autres fils de Jean-Baptiste Saint-Pierre qui, sans être nés à Lavaltrie, y vécurent pendant quelques années. Il y a d’abord Jean-Baptiste Saint-Pierre, décédé le 23 avril 1954, qui fut membre du conseil municipal de la Ville de Montréal, à titre de représentant du quartier Duvernay, de 1914 à 1916. Henri Saint-Pierre, décédé le 9 octobre 1954, fut journaliste pour La Presse avant d’occuper pendant 22 ans le poste de correspondant parlementaire à Québec pour le Montreal Daily Star. Quant au plus jeune fils, soit Arthur Saint-Pierre né à Walkerville en Ontario le 30 septembre 1885 et décédé le 19 mars 1959, il présente un curriculum vitae assez impressionnant. Il a écrit dans ses mémoires personnels que c’est à Lavaltrie qu’il s’est initié à la littérature : « À Lavaltrie, j’eus la bonne fortune de trouver sur les rayons de la bibliothèque paroissiale, dont le fond était constitué de romans que d’aucuns jugeraient insipides aujourd’hui, des ouvrages qu’on ne se serait guère attendu de trouver à cet endroit […] Je pus ainsi m’initier, durant quelques longs hivers, à deux des périodes les plus importantes de l’histoire de la littérature française ». Il ajoute qu’il fit de rapides progrès à l’école primaire de Lavaltrie grâce notamment à son institutrice, Mlle Houle, dont il garde un souvenir ému. Limitons nous à mentionner qu’il fut professeur émérite de la Faculté des Sciences sociales de l’Université de Montréal, président de la section française de la Société Royale du Canada, secrétaire de la Commission des Liqueurs de la Province de Québec (1936-1950), auteur d’environ 25 livres et brochures sur les sciences sociales et de deux romans. Son Histoire de l’Oratoire St-Joseph du Mont-Royal fut couronnée par l’Académie française en 1928. Son épouse, Laetitia Desaulniers, également auteur, était la petite-fille de Marie-Hedwige Bourgeau, nièce et fille adoptive de l’architecte Victor Bourgeau.

Source: « LE LAVALTRIE D’AUTREFOIS » (1665-1972) CHRONOLOGIE HISTORIQUE ET PHOTOS ANCIENNES par Me JEAN HÉTU, Ad. E. Président de la Société d’histoire et du patrimoine de Lavaltrie.