Ça s’est passé à Lavaltrie en mai…
1699 (16 mai)
Décès dans la paroisse de Notre-Dame de Montréal de Séraphin Margane de Lavaltrie à l’âge de 57 ans. Il vivait dans une maison située sur la rue Notre-Dame, achetée le 31 août 1691 de Pierre Chesne dit Saintonge. Séraphin Margane de Lavaltrie fut inhumé le 17 mai 1699 dans l’église paroissiale. Son acte de sépulture a été reproduit dans Pierre-Georges ROY, Le Sieur de Vincennes. Fondateur de l’Indiana et sa famille (p. 284); mais on constatera qu’il y a erreur quant à l’âge du défunt:
« Le dix-septième may mil six cent quatre vingt dix-neuf a été inhumé dans leglise de cette paroisse le corps de Séraphin Margane ecuier Sr. De la valterie capitaine d’une compagnie du détachement de la marine, mort le seizième desd. mois et an après avoir reçu les sacrements agé d’environ cinquante cinq ans. Témoins tout le clergé et une grande affluence de peuples entre autres mre Michel Barthelemy prêtre et pierre chantereau qui a déclaré ne sçavoir signer de ce interpellé suivant l’ordonnance.
Berthelemy
R. C. de Breslay P. I.
Faisant les fonctions curiales ».
1749 (1er mai)
Sur la recommandation du marquis de La Galisssonière qui est le commandant général de la Nouvelle-France, Pierre Margane de Lavaltrie est fait chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis qui avait été créé par le roi Louis XIV en 1693 pour récompenser le travail de certains militaires. Pour être Chevalier de Saint-Louis, il faut rencontrer deux conditions: être officier dans les troupes de terre ou de mer et professer la foi catholique.
1752 (29 mai)
Mariage à Lavaltrie de François Vialet (Violet) dit Carabin arrivé en Nouvelle-France avec la Compagnie DeLorimier. L’ancêtre de cette famille dont le nom est vite transformé en Laviolette épouse Madeleine Fuseau dit Roch, fille de Mathurin Fuseau dit Roch et de Marie Françoise Saire (Sere). C’est la soeur de Madeleine, soit Françoise Fuseau dit Roche, qui va épouser Ernst Lippe (mieux connu comme René Lippé) que certains considèrent comme un comte allemand qui a vécu incognito à Lavaltrie et qui y a tenu une auberge de 1767 à 1774.
1765 (20 mai)
Décès de François Fournaise dit Laboucane, âgé de 60 ans, qui est inhumé dans le cimetière de Lavaltrie le 21 mai 1765. Il s’est établi à Lavaltrie vers 1740 avec son épouse Angélique Serre qui fut inhumée à Lavaltrie le 24 janvier 1763.
François Fournaise arrive en Nouvelle-France comme soldat mais exerce le métier de chaudronnier et touche aussi à l’orfèvrerie étant donné qu’il « racommoda » un bénitier et des burettes pour l’église de Varennes en 1746. Son fils qui porte le même nom de François Fournaise dit Laboucane est présenté comme orfèvre dans le Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord. Peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes et orfèvres (p. 308). On pense que le fils a appris son métier de son père.
1793 (13 mai)
Mariage à Lavaltrie de Véronique Billard, fille du marchand français François Billard et de Jeanne Tartoin, et de Jacques Courcy dit Lafleur, veuf de Catherine Bourdon. Véronique Billard, née en 1765, est originaire du Grand-Pressigny, diocèse de Tours (France) et arrive au Canada en 1790 pour échapper à la Révolution française. Elle décède à Lavaltrie le 8 juin au matin, à l’âge de 29 ans, et est inhumée au même endroit en présence du Chevalier de La Corne et de Charles-Gaspard de Lanaudière.
1831 (3 mai)
Inhumation à Lavaltrie de Joseph-Marie Turgeon à l’âge de 80 ans. Ce dernier, né à Beaumont, près de Québec, le 5 avril 1751 est le fils de Jacques Turgeon et de Marie Fournier. Il s’établit comme maître menuisier à L‘Assomption vers 1775 et va acquérir dès 1777 des terres au « Point-du-Jour » de Lavaltrie où il va aller vivre avec sa famille. Candidat du « Bloc Canadien », il est élu en 1808 député du comté de Leinster (qui deviendra plus tard le comté de L’Assomption) à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada, mais est défait au scrutin de 1809. Il a épousé à Saint-Pierre-du-Portage (L’Assomption) le 18 mai 1778 Louise Marion. Il décède à Lavaltrie le 1er mai 1831. Il est l’arrière-grand-père d’Élie Turgeon qui sera maire de la Municipalité de la paroisse de Lavaltrie en 1876.
1832 (1er mai)
Décès au manoir seigneurial de Lavaltrie du seigneur Pierre-Paul Tarieu de Lanaudière à l’âge de 37 ans et 10 mois. Il est inhumé le 4 mai 1832 dans l’église paroissiale « près du banc d’œuvre ». Ayant été plus intéressé par les chevaux et les tavernes, il ne fut pas un grand administrateur. Cinq enfants sont nés de son mariage avec Véronique Gordon, mais trois seulement survécurent : Marie-Angélique, est née à Lavaltrie le 11 janvier 1816, se marie au même endroit le 14 février 1831 avec le Dr Antoine-Toussaint Voyer et puis le 16 mai 1856 à Notre-Dame de Montréal avec Zoile (Zail) Chaput; décède à Québec en 1885; Suzanne-Antoinette-Almissime est née à Lavaltrie le 15 septembre 1826; décède le 12 janvier 1844 à Montréal mais est inhumée à Joliette; Charles-Barthélemy-Gaspard naît à Lavaltrie le 16 novembre1821; est placé après le décès de sont père sous la tutelle de son oncle Barthélemy Joliette; s’établit au Village d’Industrie après ses études au Collège de Nicolet et, lorsque ce village devient la Ville de Joliette en 1864, il est choisi comme premier maire; épouse le 21 avril 1846 à Kamouraska Julie-Arthémise Taché dont il a onze enfants mais seulement trois vont atteindre l’âge adulte; décède à Joliette le dimanche matin du 25 juillet 1875 à l’âge de 53 ans et 8 mois.
1850 (31 mai)
Naissance à Lavaltrie de l’honorable Clément Robillard, fils de Narcisse Robillard et de Sophie Bouthillier. Établi à Montréal, Clément Robillard s’intéresse au commerce d’épicerie et se lance dans le commerce des boissons gazeuses sous la raison sociale « C. Robillard et Cie ». L’édifice de la compagnie se trouve d’ailleurs vers 1897 sur la rue Robillard, qui s’ouvre sur le côté est de la rue Saint-André (no 209) entre la rue SainteCatherine et le boulevard Dorchester (devenu le boulevard René-Lévesque). L’avenue Robillard est convertie, le 25 août 1955, en terrain de stationnement par la Ville de Montréal. Clément Robillard s’intéresse aussi à la politique municipale et provinciale. En 1900, il est élu conseiller pour le quartier Saint-Jacques Sud au conseil de la Ville de Montréal. Il est membre du conseil de ville jusqu’en 1910. Le 12 novembre 1909, il est
élu député libéral du comté de Montréal-Saint-Jacques à l’Assemblée législative; il est réélu aux élections générales de 1912 et de 1916. Le 5 décembre 1919, il est nommé conseiller législatif pour la division de Lanaudière et va représenter cette division jusqu’à son décès survenu à Montréal le 20 mars 1926. Les deux Chambres du Parlement du Québec ajournèrent en signe de deuil et le premier ministre Taschereau fit les éloges du défunt. Il fut inhumé au cimetière Notre-Dame-des-Neiges de Montréal le 24 mars 1926.
1867 (16 mai)
Naissance de J. William Boisjoli, fils de Bénoni Boisjoli et d’Alphonsine Mesnard. Après avoir entrepris des études classiques au Collège de Joliette, William Boisjoli étudie le droit à la Faculté de droit de la Succursale de l’Université Laval à Montréal de 1903 à 1905 (LL.B. 1905). Admis à la pratique du notariat en 1905, il exerce sa profession à Montréal. Il est décédé célibataire le 25 août 1939 dans la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Montréal chez son frère Frédéric. Il est inhumé à Lavaltrie le 29 août 1939. Mentionnons que son frère Édouard Boisjoli est le fondateur en 1918 de la compagnie de taxis Boisjoli, première flotte de taxis montréalaise.
1887 (16 mai)
Décès à l’âge de 78 ans de Jean-Baptiste Hétu qui fut le premier maire de Lavaltrie en 1855. Il est inhumé dans le cimetière paroissial le 18 mai 1887 et parmi ceux qui signent son acte de décès on note le nom de Charles-Bernard-Henri Leprohon, un des derniers seigneurs de Lavaltrie. Jean-Baptiste Hétu joua un rôle très important pour la mise en place des premières institutions municipales et scolaires au milieu du XIXe siècle.
Il avait épousé en 1833 Marie-Louise Griveau dit Boisjoli. Le couple fêta ses « Noces d’or » le 5 février 1883. Marie-Louise Griveau dit Boisjoli décéda à Lavaltrie le 28 juin 1886 et fut inhumée au même endroit le 2 juillet.
Jean-Baptiste Hétu et son épouse étaient les parents de quatorze enfants dont huit se
marièrent à Lavaltrie avec des membres des vieilles familles de la paroisse.
Ce sont :
Adéline née en 1834 ;
Marie Anaphlette née en 1835 (épouse de Pierre Giguère);
Edwige née en 1836 et décédée en 1845;
Rose-Valérie née en 1838;
Luce née en 1840 (épouse de Charles Laporte);
Marie Catherine Edwilda (Adwilda) née le 20 juillet 1842 et décédée en 1861 âgée de 19 ans;
Rose Sophie Catherine Alphonsine née en 1843 (épouse d’Adrien Hétu);
Clément né en 1844 (époux de Marie Louise Hétu);
Marie-Edwidge née en 1846 et décédée en 1847;
Marie Louise Arzélie née en 1848 (épouse d’Onuphe Lacombe);
Ambroise Romuald né en 1849, prêtre;
Marie-Edwidge née en 1854 (épouse de Louis Leblanc);
Jean-Baptiste né en 1856 (époux de Marie-Louise-Alexina Giguère);
Marie Rose Laura née en 1859 (épouse en premières noces d’Amédée Lachance et en secondes noces de Georges Laporte).
1924 (5 mai)
Naissance à Lavaltrie de Jean Martineau, fils d’Aurèle Martineau et de Fernande Hétu. Il est baptisé le 6 mai 1924; son parrain est l’abbé Donat Martineau et sa marraine est sa grand-mère maternelle Victoria Guyon. Après des études au Collège de l’Assomption (106e cours), Jean Martineau obtient en 1949 un baccalauréat en droit de la Faculté de droit de l’Université de Montréal et devient la même année notaire. Il va enseigner, à titre de chargé de cours, pendant environ 30 ans, les procédures notariales à l’Université de Montréal. Il va rédiger de nombreux articles dans La Revue du Notariat. Il est aussi très actif au sein de l’Union Internationale du Notariat Latin. Lors de la collation des grades du 26 septembre 1989, la Faculté de droit lui décerne la Médaille d’excellence de la Faculté. Il a exercé la profession de notaire pendant 53 ans alors qu’il a pris sa retraite en 2002. Ajoutons qu’il fut aussi président du conseil d’administration de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Époux d’Yvette Laplante, il est décédé à Montréal le 29 juin 2014 à l’âge de 90 ans. Nous retrouvons une biographie du notaire Martineau dans Pierre Ciotola et Jean Hétu, La Facuté de droit de l’Universiét de Montréal et le notariat : 125 ans de formation, Montréal, Archiv-Histo Inc., 2004, p. 281.
1942 (18 mai)
Le conseil du Village de Lavaltrie passe une résolution pour demander à la Provincial Transport de bien vouloir continuer comme par le passé sa ligne d’autobus de Montréal à Berhierville attendu que les municipalités situées sur ledit parcours n’ont aucun autre moyen de communication.
1945 (mai)
Fin de la deuxième Guerre mondiale et du régime nazi en Europe. Or, un spécialiste de l’histoire du Vatican a rappelé dans un livre publié en 2004 le rôle joué par le jésuite Louis Chagnon, né le 12 septembre 1895 à Lavaltrie, pour dénoncer la doctrine du nazisme. En 1934, à une époque où peu de Canadiens faisaient de l’enseignement supérieur en Europe, on a offert au Père Louis Chagnon la chaire de droit naturel et de sociologie à l’Université pontificale grégorienne de Rome. Alors que la Curie romaine hésite à condamner Hitler, le pape Pie XI demande à deux jésuites, dont le Père Chagnon, d’étudier davantage la doctrine du nazisme. Le Père Chagnon produit donc avec son confrère, le 1er mai 1935, une longue liste de quarante-sept motifs pour condamner les politiques du régime allemand. Il est clair pour ces jésuites qu’il faut dénoncer Hitler et le fascisme, mais les autorités du Vatican préfèrent jouer de prudence et faire preuve d’apaisement face au Troisième Reich. Le R. P. Chagnon revient au Québec en 1940 et décède à l’Hôtel-Dieu de Montréal le 4 février 1944 à peine âgé de 48 ans; on le reconnaissait comme un des meilleurs sociologues du Québec dont le rayonnement intellectuel fut très important. Il avait publié en 1937 les cours qu’il avait donnée sous les auspices de l’École Sociale populaire dans un livre intitulé Directives sociales catholiques.
Source: « LE LAVALTRIE D’AUTREFOIS » (1665-1972) CHRONOLOGIE HISTORIQUE ET PHOTOS ANCIENNES
par Me JEAN HÉTU, Ad. E. Président de la Société d’histoire et du patrimoine de Lavaltrie.