Ça s’est passé à Lavaltrie en avril…
1760 (27 avril)
Inhumation à Lavaltrie de Marie-Charle Chodillon, veuve de Belleville, «âgée de 100 ans». Dans les faits, elle n’a que 84 ans. Marie-Charlotte Chaudillon avait épousé le 28 septembre 1693 à la Pointe-aux-Trembles Joseph Desautels dit Lapointe avant de se remarier avec Jean Barthe dit Belleville le 8 juillet 1707 à Varennes. Selon Mgr Cyprien Tanguay, Marie-Charlotte Chaudillon serait née vers 1676.
En faisant le dépouillement des sépultures de Lavaltrie pour la période de 1732 à 1975, nous n’avons trouvé aucun centenaire parmi les 5562 personnes inhumées à Lavaltrie au cours de cette période. Toutefois, plusieurs d’entre elles ont plus de 95 ans au moment de leur décès. À cet égard le cas le plus fiable semble être celui de Claude Giguère, dédédé le 7 octobre 1883 et inhumé le 9 octobre à l’âge de 99 ans et 9 mois. Aujourd’hui les centenaires sont plus nombreux. Par exemple, un avis de décès nous informe du décès à Lavaltrie le 2 novembre 1987 de Marie-Anne Hétu âgée de 100 ans et épouse de feu Ildège Hétu.
1833 (05 avril)
Naissance d’Onésime Pelletier, fils d’Ambroise Pelletier et de Sophie Giguère. Il étudie au Collège de l’Assomption de 1844 à 1850 (13e cours) alors que survient un malheureux accident. Lors d’une récréation quotidienne, en se livrant à un jeu fort inoffensif en soi, il se fait écraser le pied. Des complications inflammatoires surviennent et il faut lui amputer la jambe afin de le sauver. C’est pourquoi il portait une jambe artificielle et souffrait d’une légère claudication. Après ses études classiques, il poursuit des études de médecine et obtient son doctorat en 1858 de l’Université Laval de Québec. Devenu médecin, Onésime Pelletier s’installe à Saint-Charles dans le comté de Bellechasse où il pratique sa profession pendant près de vingt-cinq ans. Il est élu en 1867 au Parlement du Québec comme député du comté de Bellechasse pour le Parti libéral. Réélu en 1871, il est cependant défait en 1875. Il n’est âgé que de 49 ans lorsqu’il décède le 2 avril 1881 dans sa paroisse d’adoption. Son épouse, Anselmie Blais, qu’il a épousé le 21 juin 1859 à Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud, décède le 19 novembre 1926 à l’âge de 92 ans. Le couple n’a pas eu d’enfant mais avait adopté une fille.
1845 (25 avril)
Naissance de Jérémie-Denis Laporte qui est le fils de Jérémie Laporte, veuf de Marguerite Dufour dit Latour, qui a épousé à Lavaltrie Élise Lévesque le 15 janvier 1833. Dans un article publié en 1953 dans le Bulletin des recherches historiques, Gérard Bousquet nous présente la vie de son grand-oncle, Jérémie-Denis Laporte, et plus spécialement son séjour à Rome comme membre du premier détachement des zouaves pontificaux qui répondirent à l’appel de Pie IX en 1868. Le 11 mars 1868, Jérémie-Denis Laporte fils (matricule 7294 et domicilié à Lavaltrie) revêt l’uniforme si caractéristique des zouaves. Dans son journal racontant son aventure à Rome et que nous a résumé Gérard Bousquet, Jérémie-Denis Laporte fils décrit en détails son séjour en Italie et ses nombreuses privations. Le 12 août 1868, il écrit qu’il regrette avoir quitté le Canada. Dans une lettre adressée à son frère Ulric Laporte le 1er septembre 1868, il déclare : « Te dire que je ne souffre pas, non, ce serait mentir. Que de fois, j’ai mangé mon pain sec. Je crois que dans l’Italie, il n’y a qu’un honnête homme c’est le Pape Pie IX. Les officiers s’accaparent de tout et ne laissent rien pour les pauvres zouaves […]. J’écris tous cela pour réfuter les articles mensongers que des correspondants vendus envoient aux journaux ». Libéré le 17 mars 1870 et de retour au pays en avril 1870, après deux ans de misères et d’ennuis, l’ex-caporal Jérémie-Denis Laporte travaille quelques temps comme aide-forgeron chez Edmond Laporte à Oswego, États-Unis. Mais atteint de la tuberculose, il décède le 10 juin 1872 à l’âge de 27 ans. Il est inhumé le 14 juin 1872 dans le cimetière paroissial de Saint-Sulpice. Son acte de décès le décrit comme « capitaine des zouaves pontificaux ». Son nom est à jamais inscrit dans la Cathédrale de Montréal comme zouave pontifical.
1854 (02 avril)
Naissance à Lavaltrie de Joseph Alfred Charland, fils de Joseph Charland et d’Agnès Hétu. Il fait ses études classiques au Collège de l’Assomption de 1867 à 1875 (35e cours) et ses études théologiques de 1875 à 1878 tout en étant professeur. Il est ordonné prêtre en 1878. Il est, le 20 avril 1884, le curé-fondateur de la paroisse de l’Assomption-de-Millbury, diocèse de Springfield (Mass.), États-Unis. Il s’est retiré en novembre 1906 chez les Sœurs de la providence de L’Assomption (Québec) où il décède le 19 septembre 1907.
1862 (10 avril)
Naissance à Lavaltrie de Louis-Siméon Charland. Il est le fils de Joseph Charland, bedeau, et d’Agnès Hétu qui eurent 16 enfants. Il est aussi le frère de l’abbé Joseph-Alfred Charland, curéfondateur de la paroisse de l’Assomption-de-Millbury (Mass.). Louis-Siméon Charland étudie au collège de l’Assomption (1875-1882; 44e cours). Il s’est inscrit à l’École de médecine et de chirurgie de Montréal affiliée à l’Université Victoria de Cobourg pour la session 1889. Lors du recensement de 1891, il habite encore à Lavaltrie avec ses parents et on le désigne comme étudiant en médecine. Il aurait émigré aux États-Unis vers 1892 et on le retrouve en 1900 célibataire à Lowell, Massachusetts. Par la suite, nous perdons sa trace.
1872 (18 avril)
Naissance de Fortunat-Octave Morin, fils d’Octave Morin et de Marguerite Charland. Il fait ses études classiques au Collège de Montréal (1886-1892). Il est ordonné prêtre par Mgr Émard le 14 février 1897. Il est vicaire au Très-Saint-Nom-de-Jésus de Montréal (1897-1900), à SaintLouis de Montréal (1900-1902), à Saint-Henri de Montréal en 1902. Il aurait été aussi, dans les années 1920, curé à Duck Lake, diocèse de Prince Albert, en Saskatchewan. Il s’est retiré dans une propriété appartenant à son frère, Me Louis-Joseph-Siméon Morin, et située à Saint-Paul L’Ermite (Québec). L’abbé Fortunat-Octave Morin est inhumé le 24 janvier 1940 dans le cimetière Notre-Dame des Neiges, plus précisément dans le lot de ses parents Octave Morin (1836-1895) et Marguerite Charland (1848-1937).
1875 (3 avril)
Naissance à Lavaltrie de Arthur-Zénon Morin, fils d’Octave Morin et de Marguerite Charland. Le père, Octave Morin, déménage à Montréal comme sacristain de l’abbé Augustin Provost lorsque celui-ci, vicaire à Lavaltrie de 1879 à 1882, est nommé curé de la Côte Saint-Paul. Arthur-Zénon Morin étudie au Collège de Montréal (1889-1895) avant d’obtenir une licence en droit en 1900 de la Faculté de droit de la Succursale de l’Université Laval à Montréal. ArthurZénon Morin devient avocat en juillet 1900, comme son frère Louis-Joseph-Siméon Morin, et épouse le 21 février 1911 à la Cathédrale de Montréal une grande musicienne en la personne d’Albertine Labrecque. Cette dernière, qui a donné son premier concert à l’âge de six ans, a étudié avec les plus grands maîtres en Europe en plus de participer à des concerts à Paris, Bruxelles et New-York comme pianiste et soprano dramatique. Docteur honoris causa de l’Université de Montréal, Mme Labrecque-Morin est l’auteur d’un grand nombre de biographies de musiciens en plus de publier, en français et en anglais, en 1921, une Méthode de Piano, théorique et pratique en deux volumes. Me A.-Zénon Morin est décédé à Montréal le 24 juin 1947 et fut inhumé dans le cimetière Notre-Dame des Neiges; une fille lui a survécu.
1885 (5 avril)
Naissance à Lavaltrie de Georges-Hector Martineau qui est le fils du Dr Siméon Martineau et de Phébée Morin. Il étudie au Collège de l’Assomption (1897-1905; 65e cours) avant d’être admis à la pratique de la médecine en 1909. Il est organiste et marguillier de la paroisse Saint-Anselme de Montréal où il est directeur des Gouttes de lait paroissiales. Le Dr Martineau décède à Montréal le 18 février 1946; il a épousé dans la paroisse Saint-Jacques le 20 avril 1914 Clara Benoît, fille de François-Xavier Benoît et d’Henriette Roy.
1928 (avril)
Un dernier comité des anciens citoyens de Lavaltrie vivant principalement à Montréal est constitué pour amasser de l’argent afin de pourvoir l’église paroissiale de l’éclairage électrique dont jouissent depuis déjà trois ans les résidences du Village et de la Côte. Ce comité des anciens se compose des nombreuses personnes suivantes :
Me Louis-Conrad Pelletier, c.r. et M. l’abbé Romuald Hétu, présidents-conjoints; l’abbé Donat Martineau, vice-président; l’abbé Raphaël Pelletier, secrétaire.
Le comité compte aussi plusieurs conseillers :
M. le curé Élie Deschênes de Lavaltrie; Lucien Benoît, sculpteur; Ernest Bourgeau, gérant;
L.-J.-S. Morin, c.r., avocat; Georges Poliquin, manufacturier; Joseph Latour, médecin; Arthur Saint-Pierre, publiciste; J.-Ovide Mousseau, médecin; Hughes Giguère, entrepreneur; Émery Mousseau; Georges-A. Lacombe, médecin.
1945 (4 avril)
Le conseil municipal du Village de Lavaltrie adopte une résolution portant sur la garde des ours. Il s’agit d’un avis aux personnes gardant des ours de les confiner dans un enclos solide et fermé de tous les côtés pour éviter tout danger. Il est écrit dans le procès-verbal de la session mensuelle :
« Attendu que des contribuables de cette Municipalité ont présenté une requête au conseil déclarant que ceux qui gardent des ours dans les limites de cette Municipalité sans la protection voulue c’est très dangereux pour la sécurité du public.
Attendu que vu que ce qui est arrivé ici dans le passé pour ces animaux sauvages. En conséquence, il est proposé par Léo Jussaume, secondé par Gérard Lachance que le secrétaire notifie par lettre
recommandée que tous ceux qui gardent des ours, s’ils veulent les garder, ils devront les garder dans un parc clôturé de tous les côtés et recouvert, ce parc devant être fait de bonne broche appropriée pour la garde de ces animaux, de manière qu’il n’y ait pas de danger. Un délai de quinze jours est accordé pour l’exécution des dits travaux. Adopté. »
On se rappellera que le restaurant d’Edgar et Gilles Gauthier gardait, vers 1950, un ours pour attirer la clientèle. De même le restaurant Riviera, propriété de Philippe Boisjoly, avait un ours apprivoisé pour servir d’attraction de 1955 à 1959.
Source: « LE LAVALTRIE D’AUTREFOIS » (1665-1972) CHRONOLOGIE HISTORIQUE ET PHOTOS ANCIENNES
par Me JEAN HÉTU, Ad. E. Président de la Société d’histoire et du patrimoine de Lavaltrie.