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Ça s’est passé à Lavaltrie en février…

 

1698 (15 février)
Concession devant le notaire Adhémar d’une terre située sur la seigneurie de Lavaltrie par Séraphin Margane de Lavalterie, écuyer, seigneur de Lavaltrie et capitaine réformé dans le détachement de la Marine, à François Cottu, habitant de Lavaltrie, demeurant de présent à Villemarie. Ce François Cottu est l’ancêtre de la famille Coutu.

1746 (22 février) Le grand-voyer Jean-Eustache Lanouiller de Boiscler, qui avait dirigé la construction du Chemine du Roy de 1730 à 1737, constate que les ponts dans la seigneurie de Lavaltrie sont en très mauvais état et n’ont pas la longueur de quinze pieds ordonnée par les anciens procès-verbaux. Il ordonne aux habitants de la côte et seigneurie de Lavaltrie de réparer les ponts.

1771 (10 février) Inhumation à Lavaltrie de François Laviolette dit Carabin, trouvé mort gelé sur la traverse de Contrecoeur, âgé d’environ 50 ans. François Vialet (Violet), dont le nom fut vite transformé en Laviolette, était venu en Nouvelle-France avec la Compagnie de Lorimier. Il épousa  à Lavaltrie le 29 mai 1752 Madeleine Fuseau dit Roch, fille de Mathurin Furseau dit Roch et de Marie Saire.

1789 (13 février) Inhumation à Lavaltrie de Marie-Louise, sauvagesse de 12 ans appartenant à M. de Lavaltrie, sous l’église près du banc seigneurial. Ceci nous rappelle que l’esclavage a existé au Québec, même si ceci ne peut se comparer avec ce qui s’est passé aux États-Unis. Le nombre d’esclaves au Canada français a été évalué par Marcel Trudel à 4 092, soit 2 692 Amérindiens et 1 400 Noirs. Comme on peut le constater, les esclaves amérindiens (surtout de la nation Panis) sont largement les plus nombreux et constituent essentiellement un esclavage domestique. Ces esclaves sont principalement la propriété de marchands et d’officiers militaires.

1815 (26 février)

Décès de Marie-Angélique de La Corne, épouse de Pierre-Paul Margane de Lavaltrie, qui est inhumée le 27 février 1815 sous l’église paroissiale. Elle a une fille unique, Suzanne-Antoinette, veuve de Charles-Gaspard de Lanaudière, qui hérite de tous ses biens.

1826 (27 février)

Naissance à Lavaltrie de Charles-Gaspard Beaudoin, fils de Médard Beaudoin, menuisier, et de Thérèse Bourgeau. Il étudie au collège de Joliette (1847-1849) où il enseigne la musique de 1849 à 1852, en plus d’être l’organiste de la paroisse pendant plusieurs années. Il est admis à la Chambre des notaires le 19 octobre 1855. Il s’établit au Village d’Industrie où il pratique sa profession avant d’accepter, le 25 août 1864, le poste de régistrateur du comté de Joliette. Raymond Locat a écrit dans La Tradition musicale à Joliette, 150 ans d’histoire(réédition 1994, p. 28) : « On voit apparaître dès 1849 le nom de Gaspard Beaudoin, père d’une famille de musiciens qui vont marquer tout Joliette ». Il est décédé le 29 juillet 1893.

1828 (23 février)

Naissance à Lavaltrie de Florent Bourgeault, fils de Victor Bourgeault et de Marie-Josephte Bourque. Florent est aussi le cousin de l’architecte Victor Bourgeau dont il sera l’un des héritiers en 1888. Ordonné prêtre à Lavaltrie par Mgr Prince le 14 septembre 1851, Florent Bourgeault devient à l’âge de 27 ans premier curé de Saint-Joseph-du-Lac (22 septembre 1855 à 1859) dans le comté des Deux-Montagnes où il a vu difficilement à la construction d’un presbytère. Gilles Boileau écrit : « Bien qu’il n’ait passé que quatre ans à Saint-Joseph, Florent Bourgeault a suffisamment accompli pour mériter véritablement le titre de curé fondateur » (« Au temps du curé Bourgeault », Cahiers d’histoire de Deux-Montagnes, vol 3, no 5, octobre 1980, p. 9, à la p. 13). Il ajoute que le séjour de l’abbé Bourgeault fut plutôt difficile et certains paroissiens lui reprochèrent même de « manger du pain, de la viande et de boire du thé ». En 1859, Florent Bourgeault remplace l’abbé Édouard-Charles Fabre (plus tard Monseigneur) nommé chanoine titulaire de la Cathédrale de Montréal. Puis, en 1877, il est transféré à la cure de Laprairie où il exerce son ministère pendant quatorze ans. En 1891, il est nommé par Mgr Fabre vicaire général de l’archevêché de Montréal et chanoine de la Cathédrale.

1840 (4 février)
Rapport de Robert Armour jr sur les écoles et l’enseignement dans le comté de Berthier. On apprend que Mr Joliette a, à titre de visiteur du comté, prévu dans un rapport de 1831 la création de trois districts scolaires dans la paroisse de Lavaltrie, mais une seule école a été construite dans le district de la Grande Côte à environ un mille et demi du village. Il s’agit d’un bâtiment de 36 pieds par 24 pieds construit sur un lot donné par François Bourdon et Joseph Lacombe. Robert Armour jr écrit : «As the trustees had neglected to comply with the forms required by the general acts, it is in good order and is fitted up for the separate education of boys and girls. It has been continually maintained since may 1836 under different teachers». Il ajoute que l’instituteur est actuellement Isaac Benoît qui enseigne à environ 30 élèves des deux sexes.

1840 (10 février)
Naissance à Lavaltrie de Jean-Baptiste Laporte, fils de Charles Laporte et de Marguerite Lacombe. Il étudie au Collège de l’Assomption (1854-1862; 23e cours). Alors qu’il commence des études de médecine à Montréal, il s’enrôle comme zouave pontifical dans le 5e régiment des Zouaves Pontificaux Canadiens accouru à la défense de Pie IX.
Devenu médecin en 1872, il s’établit à Contrecoeur où il épouse en 1874 Arthémise LeNoblet Duplessis, fille du notaire Norbert LeNoblet Duplessis (premier secrétaire-trésorier de la municipalité de Lavaltrie en 1855) et de Julie Chabot. Ajoutons qu’une autre fille du notaire Duplessis épouse à Lavaltrie le 21 septembre 1857 le Dr André Boniface Craig, maire de Contrecoeur (1862-1864), professeur de pathologie interne à l’École de médecine et de chirurgie de Montréal, premier député de Verchères à l’Assemblée législative du Québec (1867-1871). Soulignons enfin que le Dr Laporte déménage à Verchères en 1875 où il pratique sa profession jusqu’à son décès survenu le 6 mai 1928. Il est inhumé à ce dernier endroit le 9 mai 1928. De son mariage avec Arthémise Duplessis, il eut treize enfants dont le notaire Marius Laporte et les docteurs Pio H et Paul-Carmel Laporte établis au Nouveau-Brunswick.

1852 (24 février)
Naissance à Lavaltrie d’Arcadius Labrecque, fils de Pierre Labrecque et de Françoise Hétu. Il est marguiller en charge de la Paroisse Saint-Jacques de Montréal en 1904 et conseiller municipal au conseil de la Ville de Montréal de 1906 à 1908, soit en même temps qu’Isidore Laviolette et Clément Robillard, deux autres conseillers originaires de Lavaltrie. Arcadius Labrecque décède à Montréal le 21 janvier 1919. Il a épousé en la
Cathédrale de Joliette le 22 février 1876 Marie-Parmélia Renaud, fille de feu Joseph Wilfrid Renaud et d’Agnès McConville et, en secondes noces, le 18 février 1901 à l’église Saint-Jacques de Montréal, Marie-Louise Lortie, fille de François-Xavier Lortie. Nous retrouvons dans Le Livre D’or de l’Académie commerciale catholique de Montréal rédigé en 1906 par A. Leblond de Brumath de nombreux renseignements biographiques
sur Arcadius Labrecque (p. 179-180) :
« monsieur Labrecque fit ses études primaires chez les Frères, puis à l’Académie Commerciale. Il entra en 1868 dans le commerce d’épiceries, et quatre ans plus tard, ouvrait à son compte une épicerie, rue Saint-Catherine. Grâce à son énergie, son entreprise se développa et bientôt il fut à la tête d’une des grandes épiceries de gros et de détail de la métropole. Après un quart de siècle d’un travail incessant qui lui rapporta une jolie fortune, il crut pouvoir prendre un repos bien mérité. Il fit un voyage de six mois en Europe, où il visita les principales villes, s’appliquant surtout à étudier les institutions financières.
À son retour, il fut nommé directeur de la compagnie d’assurances contre le feu Montréal-Canada. En 1900, il en fut élu président, et il conserve encore aujourd’hui cette position. […] Les opérations de la compagnie, qui s’étendent par tout le Canada, du Yukon à Terre-Neuve, l’ont forcée à quitter des bureaux devenus trop étroits, pour s’installer dans le somptueux rez-de-chaussée de l’édifice de La Presse.
Monsieur Labrecque est encore à la tête de bien des institutions financières ou d’œuvres de charité : il est directeur des Artisans Canadiens-Français, de l’Union Saint-Pierre, trésorier de la Cour Jacques-Cartier des Forestiers indépendants, directeur de la Société coopérative des Frais funéraires, juge de paix, directeur de l’Assistance publique et des conférences Saint-Vincent de Paul, premier marguillier en charge de la paroisse Saint-Jacques, etc. »

1861 (4 février)
Mariage à Lavaltrie de Joseph Édouard Mousseau, originaire de Berthier, avec Valérie Hétu. Ils sont la souche des Mousseau de Lavaltrie. Le couple, ayant eu un grand nombre d’enfants a pu
profiter de la « Loi des 12 enfants » adoptée en 1890 par le gouvernement du premier ministre Honoré Mercier accordant une terre ou une prime à tout père ou mère de famille de douze enfants vivants nés en légitime mariage. Au moment de l’obtention de son lot de terre, la famille Mousseau compte 14 enfants vivants dont 8 garçons et 6 filles. Le directeur général de la Ville de Lavaltrie, depuis sa création en 2001 jusqu’en 2016, fut Yvon Mousseau, arrière-petit-fils de Joseph Édouard Mousseau et de Valérie Hétu.

1861 (4 février)
Mariage à Lavaltrie de Lucien Benoit avec Albina Bourdon. Joseph Lucien Anaclet Benoit est né le 10 juillet 1850 et est baptisé le 13 juillet dans la paroisse Sainte-Trinité de Contrecoeur. Il est le fils d’Isaac Benoit, instituteur, et de Charlotte Giguère. Lucien Benoit va être reconnu comme un « décorateur spécialisé en sculpture, dorure, peinture, autels, stations de la croix, dessins, plans et autres travaux destiné aux églises ». Il commence à s’initier à la sculpture vers l’âge de 17 ans dans l’atelier de J. B. Mesnard de Montréal. À peine son apprentissage commencé, le jeune Benoit répond à l’appel de Mgr Ignace Bourget pour la défense des États pontificaux et s’engage le 8 septembre avec le dernier groupe de Zouaves canadiens en partance pour Rome. À son retour au pays, Lucien Benoit participe très activement aux activités de l’Association des zouaves du Québec créée en 1899 et dont les sorties publiques sont toujours très remarquées. Le nom de Lucien Benoit est gravé sur les tablettes de marbre conservées dans la Basilique Marie-Reine-du-Monde à Montréal pour rappeler le souvenir de ceux qui allèrent à la défense de Pie IX.
Après son retour de Rome, Lucien Benoit reprend son métier auprès de Charles Dauphin, sculpteur de la rue Saint-Denis à Montréal. Quatre ans plus tard, il entre au service de Napoléon Bourassa, artiste-peintre. Ce dernier lui confie la sculpture et la dorure de la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, située sur la rue Sainte-Catherine à Montréal. Le journal La Minerve (22 juin 1880, p.2) écrit au sujet de cette chapelle : « à droite et à gauche sont des bancs sculptés que l’on peut examiner avec attention et qui sont dignes d’une mention spéciale, ils ont été ouvragés avec le plus grand soin par M. Benoit, qui est un sculpteur d’un grand talent ». En 1880, il ouvre à son compte un atelier de sculpture sur la rue Amherst et fonde, vers 1884, une manufacture de portes et fenêtres au carré Papineau. Durant sa carrière, Lucien Benoit est appelé à exécuter de nombreux travaux de sculpture, de menuiserie et de dorure dans un très grand nombre d’églises et il n’est pas facile d’en faire un inventaire exhaustif. Il ne faut pas non plus oublier de mentionner que Benoit est l’auteur des trois autels installés dans l’Église de Lavaltrie au début de septembre 1898 (La Minerve, 10 septembre 1898, p.6). Il a épousé à Lavaltrie le 28 septembre 1924 Albina Bourdon. Devenu veuf, il passe les dernières années de sa vie soit chez sa fille Jeanne, soit à sa maison de campagne de Lavaltrie où il décède le 14 septembre 1936 à l’âge de 86 ans et 2 mois. Son corps est inhumé au cimetière Notre-Dame-des-Neiges. De son mariage avec Albina Bourdon, il a eu onze enfants, quatre garçons et sept filles. Enfin, soulignons que sa magnifique résidence de la rue Notre-Dame à Lavaltrie fut acquise par la Ville qui en a fait « La Maison des contes et légendes »

1893 (Février)
Élection comme conseiller du quartier Saint-Louis au conseil de la Ville de Montréal de Georges Reneault, manufacturier de chaussures. Ce dernier est né à Lavaltrie le 4 février
1833 du mariage de Pierre Reneault et de Félécité Hétu. C’est vers l’âge de 16 ans qu’il a quitté sa paroisse natale pour apprendre son métier de cordonnier à Montréal. Il se lance en
affaires en établissant en 1872 une manufacture de chaussures qui devient l’une des plus prospères de Montréal. On écrit en 1893 qu’il emploie « douze hommes et trois ouvrières
constamment occupées ». Il devient aussi, vers 1890, directeur de la Compagnie d’Assurances Mutuelles. Il est réélu conseiller aux élections municipales de 1894 et de février
1896. En 1898, il abandonne la politique municipale. Il décède à Montréal le 20 novembre 1907. Il a épousé le 29 novembre 1863 à Notre-Dame de Montréal Marie Anne (Anna)
Raymond. Des six enfants issus de ce mariage, notons Édouard Reneault, né le 23 novembre 1879, qui fonde en 1906 une librairie et qui est pendant dix ans gérant du Théâtre National
avant de devenir en 1918 propriétaire du journal humoristique Le Canard.

1943 (18 février)
Le journal L’Action Populaire de Joliette nous apprend que Mlle Thérèse St-Jean, institutrice, vient de recevoir du Département de l’Instruction Publique une prime de 20$
pour son succès dans l’enseignement à Lavaltrie, durant l’année 1941-1942.

Source: « LE LAVALTRIE D’AUTREFOIS » (1665-1972) CHRONOLOGIE HISTORIQUE ET PHOTOS ANCIENNES
par Me JEAN HÉTU, Ad. E. Président de la Société d’histoire et du patrimoine de Lavaltrie.