Ça s’est passé à Lavaltrie en janvier…
1689 (12 janvier)
Ordonnance émise par Mathieu Gaillard, commissaire ordinaire de la marine et subdélégué de l’intendant à Montréal, pour interdire aux habitants de la Coste de Lavatrie de vendre sans permission du vin et de l’eau de vie, qui sont la cause de nombreux désordres, sous peine d’une amende de 30 livres et de la confiscation des boissons.
1709 (11 janvier)
Louise Bissot, veuve de Séraphin Margane de Lavaltrie, concède devant le notaire Antoine Adhémar à « Monsieur le Curé qui sera établi pour la paroisse de la dite seigneurie de Lavalterie et à ses succefseurs curés » une terre de trois arpents de front sur vingt de profondeur sur laquelle devaient être bâtis l’église paroissiale et le presbytère. Le 7 août 1741, Pierre Margane de Lavaltrie va certifier, dans un acte passé au presbytère, que cette terre a bien été concédée par sa mère pour l’église de sa seigneurie (D. MARTINEAU, Histoire de Lavaltrie, précité, p. 84-85). Cette terre située en front du fleuve Saint-Laurent se trouvait adjacente, du côté ouest, au domaine seigneurial. Cependant, c’est sur ce dernier domaine que devait être construite d’abord « une chapelle de charpente de 15 pieds en carré ». Cette chapelle avait probablement été érigée vers 1716, année qui est donnée par Mgr Cyprien Tanguay comme le début de la tenue des registres (C. TANGUAY, À travers les registres, Montréal, Librairie Saint-Joseph, 1886, p. 230).
1747 (22 janvier)
Inhumation de Louis Piché fils, âgé de 31 ans, assassiné par un sauvage.
1758 (7 janvier)
Mariage à Lavaltrie du Dr Jean Ducondu, chirurgien originaire de la paroisse de Barbas en Agen, avec Marie-Josephe (Josette) Bourdon. Le couple s’installe à Lavaltrie où le Dr Ducondu va pratiquer sa profession. Le Dr Louis Barbier arrivé en Nouvelle-France en 1756 et établi à Berthier est témoin au mariage de son confrère. Du mariage du Dr Ducondu sont nés trois fils dont l’un prénommé également Jean qui deviendra lui aussi médecin. Voir, pour plus d’informations sur le Dr Jean Ducondu père, sa date d’inhumation, soit le 4 janvier 1799.
1761 (7 janvier)
Mariage à Lavaltrie de Claude Bussod, originaire de Viriat, au nord de Lyon, France, avec Élisabeth-Amable Frappier, fille de Louis Frappier dit Saint-Hilaire dit Bonaventure et de Marie-Catherine Riel dit Lirlande. Ils auront dix-neuf enfants mais seulement quatre atteindront l’âge adulte.
Claude Bussod dit Lacouture, né le 7 octobre 1738, est l’ancêtre de tous les «Busseau» du Canada (voir Pierre BUSSEAU, « L’origine de la famille Bussod-Busseau et sa petite histoire », (2002) 53 Mémoires de la Société généalogique canadienne-française 261). Il arrive au pays vers la fin du Régime français et sa présence est notée à Saint-Sulpice en 1760. Il va prendre le surnom de «Lacouture» en raison du fait qu’il est tailleur. Il passe toute sa vie à Lavaltrie et Pierre-Paul Margane de Lavaltrie lui accorde le 9 mai 1808 une concession située à la Grande Côte bornée par le fleuve Saint-Laurent. Il décède le 18 novembre 1813 à Lavaltrie et est inhumé dans le cimetière paroissial le 20 novembre. son acte de sépulture le dit âgé de 80 ans, mais dans les faits il avait 76 ans.
1769 (2 janvier)
François-Joseph Cugnet, secrétaire français du Gouverneur et du Conseil de Québec, rend une décision concernant le partage des profits du moulin banal de Lavaltrie entre Pierre-Paul Margane de Lavaltrie et sa sœur Marie-Louise (Louise-Jeanne). Cette dernière avait soulevé ce problème en raison du fait que le moulin banal de la seigneurie n’avait pas été construit dans l’enclos du manoir puisqu’il avait été acheté par ses parents d’un habitant. Cugnet rappelle d’abord que Pierre-Paul a droit « outre son préciput, [aux] deux tiers de la seigneurie de Lavaltrie, tant des rentes que des autres droits et profits seigneuriaux et féodaux; que comme seigneur primitif, luy appartiennent tous les droits honorifiques; et que Demoiselle Marie Louise Margane De la Valtrie, sa sœur, n’a que le tiers de la dite seigneurie et des rentes, ainsi que des autres droits seigneuriaux et féodaux». Après avoir cité plusieurs auteurs de droit coutumier, Cugnet conclut en disant que Pierre-Paul Margane de Lavaltrie a dans le moulin banal de la seigneurie les deux tiers du profit et « que la prétention de Demoiselle Marie Louise Margane Delavaltrie sa sœur, de partager avec ledit sieur son frère les profits dudit moulin par moitié est mal fondé et tout à fait contraire à l’esprit de l’article 14 de la Coutume de Paris, sous prétexte que le moulin ne se trouve pas dans l’enclos ou jardin du Manoir et qu’il est construit sur un emplacement acheté par ses père et mère ».
Soulignons que quelques mois plu tard, soit le 9 octobre 1769, Pierre-Paul Margane de Lavaltrie et sa sœur accordent à Antoine Beaudry fils, le droit de construire un moulin à scie « moyennant le nombre et quantité de mille morceaux de bois de sciage ».
1785 (1er janvier)
Inhumation sous l’église de Lavaltrie du chevalier Jean d’Ailleboust d’Argenteuil âgé de 90 ans. Il était l’oncle de Pierre-Paul Margane de Lavaltrie. On a écrit à son sujet que le début de sa carrière militaire est entaché par le fait qu’il a le malheur en 1714 de tuer d’un coup d’épée en duel un de ses camarades officiers et, s’étant enfui en France, il est condamné par contumace à la décapitation. Ayant obtenu en 1720 un pardon du roi Louis XV, il rentre en Nouvelle-France pour poursuivre sa carrière de soldat et, resté célibataire, il passe les vingt dernières années de sa vie à L’Assomption chez sa nièce Louise-Jeanne Margane de Lavaltrie.
1792 (14 janvier)
Mgr Jean-François Hubert écrit à l’abbé Charles Perrault, curé de Saint-Antoine-de-Lavaltrie, parce qu’il a reçu des plaintes continuelles sur sa conduite à l’égard de ses paroissiens. Il est évident qu’il ne peut plus faire acte d’autorité dans la paroisse. Le 26 avril 1792, Mgr Hubert avise l’abbé Perrault qu’il est nommé curé de la paroisse de Lavaltrie avec desserte de Lanoraie (Jean-Guy COUTU, « Inventaire de la correspondance de Mgr Jean-François Hubert, évêque de Québec et de Mgr Charles-François Bailly de Messein, son coadjuteur », Nos Sources, Bulletin de la Société de généalogie de Lanaudière, vol. 33, no 3, septembre 2013, p. 91).
1793 (7 janvier)
Mgr Jean-François Hubert, évêque de Québec, écrit à l’abbé Charles-Joseph Duchoucquet, curé de Lavaltrie, pour lui dire que les coseigneurs dans une paroisse ont droit à un banc placé après celui du seigneur en le payant. Il laisse cependant à une assemblée de fabrique de décider si Mlle Louis-Jeanne de Lavaltrie, sœur du seigneur Pierre-Paul Margane de Lavaltrie, a réellement droit à un banc (Jean-Guy COUTU, « Inventaire de la correspondance de Mgr Jean-François Hubert, évêque de Québec et de Mgr Charles-François Bailly de Messein, son coadjuteur », précité).
1794 (27 janvier)
Naissance à Lavaltrie de Rosalie Cadron dit Saint-Pierre, fondatrice de la Congrégation des sœurs de Miséricorde de Montréal dédiée à la protection des « filles-mères » rejetées par la société. Elle épouse à Lavaltrie Jean-Marie Jetté le 7 octobre 1811. Plusieurs livres ont été consacrés à la vie et aux vertus héroïques de celle qui, devenue veuve, fonde en 1845, à l’âge de 51 ans, l’Institut des Sœurs de Miséricorde. Soulignons à cet égard la parution en 2010 du livre de Micheline Lachance intitulé Rosalie Jetté et les filles-mères au XIXe siècle. Rosalie Cadron-Jetté est décédée le 5 avril 1864. La Maison RosalieCadron, dirigée par Mme Michelle Bourdeau-Picard, rappelle son souvenir à Lavaltrie. Le 9 décembre 2013, le pape François a déclaré Rosalie Cadron-Jetté « Vénérable » dans l’Église catholique.
Enfin soulignons que Rosalie Cadron dit Saint-Pierre a connu une grande descendance puisque on comptait, semble-t-il, près de 400 descendants vivants en 2014. De son mariage avec Jean-Marie Jetté, elle a eu onze enfants, cependant on doit constater que seuls les six premiers enfants, qui sont nés à Lavaltrie alors que la famille vivait dans une certaine aisance, ont survécu.
1799 (4 janvier)
Inhumation sous l’église du Sieur Jean-Baptiste Ducondu père, médecin, décédé hier après une longue maladie à l’âge de 67 ans, époux en deuxièmes noces de M.-Louise (Moreau) Dejordy. Cette dernière sera également inhumée dans l’église le 15 février 1823. Jean Ducondu, fils d’Isaac Ducondu et d’Élisabeth Izartier, naît en 1731 à SaintMartin de Barbas (Lot-et-Garonne, France). Il est un chirurgien français qui est arrivé en Nouvelle-France vers 1754 puisque cette année-là il apparaît comme parrain à Lavaltrie.
Il est l’ancêtre de cette famille et un des premiers médecins de Lavaltrie. Il épouse en premières noces à Lavaltrie le 7 janvier 1758 Marie-Josephe (Josette) Bourdon et le couple s’installe à Lavaltrie où le Dr Ducondu va pratiquer sa profession. Le couple aura trois fils dont l’un, prénommé également Jean, deviendra médecin. Marie-Josephe Bourdon a été inhumée le dernier jour d’avril 1774 à Lavaltrie. Une fois devenu veuf, Jean Ducondu, père, se remarie avec Marie-Louise Moreau de Jordy, fille du seigneur des Îles Bouchard (Saint-Sulpice).
Quant au fils Jean Ducondu, médecin, il va se marier le 1er juillet 1793 avec Marie Robillard et ils auront une fille prénommée Louise qui va épouser en 1846 le Dr JeanBaptiste-Hercule Roy. Après avoir pratiqué sa profession pendant environ quinze ans à Lavaltrie, le Dr Roy meurt à Boucherville en 1860, après avoir collectionné un grand nombre de livres de médecine.
Ajoutons que la Bibliothèque des livres rares et collections spéciales de l’Université de Montréal possède les anciens livres de médecine des familles Ducondu et Roy.
1830 (30 janvier)
Naissance à Lavaltrie de Pierre Nolasque Giguère du mariage de Pierre Giguère et de Marie Hétu; il est baptisé le lendemain. Son parrain est l’architecte Victor Bourgeau, et sa marraine Émilie Hétu. On raconte qu’il quitta sa paroisse natale pour venir à Montréal se trouver un emploi chez son parrain. Par la suite, il va travailler comme apprenti menuisier chez un autre Bourgeau où il reste trois ans. Puis, il part pour les États-Unis et il se rend dans les États du Missouri, du Texas, de l’Arkansas et de New York. Quatre ans plus tard, il revient à Montréal pour repartir de nouveau chez nos voisins du Sud.
Revenu définitivement à Montréal, il épouse le 23 octobre 1860, dans la paroisse Notre-Dame, Odile Durand, fille de Michel Durand et de feue Marie Gaudry dit Bourbonnière. Pierre Giguère est connu à cette époque comme « menuisier, demeurant dans la paroisse Notre-Dame ». Devenu veuf après cinq ans de mariage et deux enfants, Hector et Marie-Louise, Pierre Giguère se remarie le 7 octobre 1868, à Contrecœur, avec Marie-Louise (Amelina) Fiset, fille de Louis Fiset et de Marie-Louise Perreault et sœur du « célèbre » Trappiste Marie-Edmond, mort à l’Abbaye de Staouël en Afrique. De ce second mariage, Pierre Nolasque Giguère aura sept enfants mais un seul survécut, Laura.
Bien connu dans les milieux d’affaires de Montréal, Pierre Nolasque Giguère fut inspecteur de l’Assurance Mutuelle (plus tard la Montréal-Canada) pendant quarante-quatre ans. Il s’intéressa beaucoup à la mutualité, étant le fondateur de la Société des Artisans Canadiens et troisième membre inscrit de l’Union Saint-Joseph. Il est décédé à l’âge de 78 ans et son corps fut inhumé au cimetière Notre-Dame-des-Neiges de Montréal le 8 avril 1908.
1831 (19 janvier)
Naissance à Lavaltrie de l’honorable Louis-Siméon Morin. Ce grand orateur est le fils de Joseph Morin et de Félicité Pelletier, nièce de Salomon Juneau le fondateur de Milwaukee aux États-Unis. C’est l’abbé Adrien Théberge, curé de Lavaltrie de 1841 à 1846, qui ne tarde pas à remarquer les talents exceptionnels du jeune Morin qui, à dix ans, fait son entrée au Collège de l’Assomption (1841-1848; 9e cours), pour en ressortir, ses études classiques terminées, à l’âge de 17 ans. L’abbé Casaubon qui a connu Louis-Siméon Morin comme professeur au Collège l’a décrit comme suit dans Histoire intime du Collège de l’Assomption (1847-1852) aux pages 155-156 :
« J’ai connu Morin pendant la dernière année de son cours classique, 1847-1848, alors qu’il n’avait encore que seize ans. C’était le type du jeune homme le plus doué qu’on puisse imaginer. Voici son portrait tel que je le vois encore dans mon esprit […] : taille au-dessus de la moyenne, svelte et élégante, visage d’une rare beauté. Grands yeux limpides et front large où rayonnaient la distinction et l’intelligence, manières dégagées et gracieuses, imagination vive, caractère noble et élevé, esprit pénétrant, âme ardente et enthousiaste, jugement solide et mémoire très heureuse; Chapleau qui avait fait sa cléricature sous lui, disait que Morin apprenait en deux heures ce que lui mettait deux jours à apprendre. »
1834 (13 janvier)
Naissance de Jean-Louis Peltier, fils de Louis Peltier et de Sophie Lesiège dit Lafontaine. Cordonnier, il établit en 1871 une importante manufacture de chaussures à Montréal. Dans
l’acte de mariage de son fils Edgar Peltier, le 7 septembre 1897 à Verchères, avec Yvonne-Bernadette Laporte, Jean-Louis Peltier est décrit comme manufacturier de la paroisse de
Saint-Jacques de Montréal. Il est également intéressant de souligner qu’Yvonne-Bernadette Laporte est la fille du Dr Jean-Baptiste Laporte, originaire de Lavaltrie, et d’Arthémise
Lenoblet Duplessis. On écrit en 1899 : « M. Peltier est le père d’une nombreuse famille. Parmi les enfants vivants on compte le docteur Ernest Peltier, à Paris, et le major Peltier, qui fait partie du premier contingent canadien envoyé au Transval ». Jean-Louis Peltier décède à Montréal le 16 octobre 1903.
1843 (2 janvier)
Inhumation de Louis-Amable Cazeneuve, 75 ans, médecin, époux de Marie Madeleine Robillard. Cette dernière, veuve en secondes noces de Louis-Amable Cazeneuve, sera inhumée à Lavaltrie le 13 janvier 1855 à l’âge de 80 ans. Précisons que Marie Madeleine Robillard, veuve du docteur Jean Ducondu, a épousé le 30 janvier 1758 à Lavaltrie Louis-Amable Cazeneuve, docteur de L’Assomption et veuf d’Esther Daguille. Notons que Louis-Amable Cazeneuve et sa première femme Esther Daguille sont les parents de Louis-Joseph-Charles Cazeneuve, un des fondateurs du Collège de L’Assomption en 1833.
1857 (22 janvier)
Naissance à Lavaltrie d’Albert Dufour, fils d’Albert Dufour dit Latour et de Zoé Morin. Il étudie au Collège de L’Assomption (1870-1880; 40e cours). Ordonné prêtre à Montréal le 20 septembre 1855, il est notamment vicaire à Lanoraie (1899-1901), et puis curé de Saint-Canut (1903-1910), de Saint-Hubert (1910-1912), et de Notre-Dame-des-Neiges (1912-1924). Lors de son décès survenu le 3 septembre 1925, il vivait retiré chez les sœurs de la Providence à L’Assomption. Il fut inhumé à Lavaltrie le 8 septembre 1925.
Source: « LE LAVALTRIE D’AUTREFOIS » (1665-1972) CHRONOLOGIE HISTORIQUE ET PHOTOS ANCIENNES
par Me JEAN HÉTU, Ad. E. Président de la Société d’histoire et du patrimoine de Lavaltrie.