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JANVIER 2020

L’HABILLEMENT D’HIVER

      

     Pour affronter le froid, nos aïeux s’étaient dotés d’un arsenal de vêtements des plus impressionnants.

     La pièce maîtresse de cette super-garde-robe était le manteau. Ce dernier se portait généralement long. Couramment, les gens appelaient ce manteau « capot », « coupe-vent », « parka », « mackinaw », ou encore « canadienne ».

     Pour le fabriquer, on avait recours principalement à deux catégories de matériel : les tissus (surtout la laine et le lin) et les peaux ou fourrures des animaux (castor, loup-marin, caribou, orignal, chat sauvage).

L’étoffe du pays

     Ces manteaux étaient la plupart du temps le fruit de l’industrie domestique. L’hiver durant, les femmes s’affairaient sur leur métier à tisser où elles produisaient l’étoffe du pays, c’est-à-dire du tissu fabriqué ici par comparaison avec celui qui l’on importait des vieux pays. C’est à partir de ce tissu maison qu’elles taillaient et cousaient par la suite ces fameux « capots » dont on disait qu’ils étaient bons pour la vie. Le travail des peaux et des fourrures exigeait pour sa part d’autres techniques. Il était en général réservé aux hommes et très souvent à des spécialistes des pelleteries qui pouvaient en tirer d’étonnantes pièces vestimentaires.

     Pour protéger la gorge et la bouche, on se tournait vers des types très variés de foulards et de cache-nez. Pour les hommes, il s’agissait des « crémones ». Dans le cas des femmes, on les appelait « nuages ». Certaines de ces écharpes servaient également à bien fermer les vêtements; les « ceintures fléchées » se portaient surtout en guise d’ornement.

     Dans le cas de la tête, on la couvrait de gros bonnets de laine tricotée, « les tuques », ou encore les toques de fourrure dont une partie retombait sur les oreilles, les « casques à poil de castor ». Pour les mains, nos ancêtres s’étaient inspirés des Indiens et leur avaient emprunté l’idée des « mitaines ». On les confectionna d’abord en fourrure puis un peu plus tard, on commença à les tricoter. Très souvent, on enfilait deux ou trois paires de mitaines les unes dans les autres afin d’obtenir une meilleure protection.

     Pour résister au gel des pieds nos aïeux imitèrent également dans un premier temps les Indiens dont les fameux mocassins répondaient en tous points aux besoins de la saison.

     Pour fabriquer ces « bottes indiennes », on se servait souvent de la peau brute d’un orignal, d’un chevreuil ou encore d’un caribou que l’on retournait. Ces souliers étaient assez larges pour permettre d’enfiler autour du pied quatre ou même cinq bas de laine.

     La jointure entre le soulier et le pantalon était assurée par des jambières (les mitasses) en peau qu’on laçait étroitement pour empêcher toute pénétration de neige.

     On opposait ces souliers mous, fabriqués à domicile, aux chaussures à semelles qu’on achetait chez les marchands et qu’on appelait d’ailleurs « bottines françaises ». Celles-ci étaient loin d’être imperméables et on devait les recouvrir pour circuler dans la neige d’une super-bottine de feutre : le pardessus. C’est l’ancêtre de nos « claques » d’aujourd’hui.

Extrait de « Les coutumes de nos ancêtres », auteur Yvon Desautels,
autorisé par l’éditeur Éditions Paulines, 1984/médiaspaul